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QUESTION D'ACTU

Amendement au PLFSS 2017

Les jeunes médecins opposés au conventionnement sélectif

Les députés ont adopté le conventionnement sélectif des libéraux lors de l'examen en commission du PLFSS. Les jeunes médecins plébiscitent d'autres solutions.

Les jeunes médecins opposés au conventionnement sélectif imagepointfr/epictura




« Le Gouvernement s’opposera à cet amendement. Parce qu’il vient rompre la dynamique incitative qui commence à porter ses fruits. Mais aussi et surtout, parce qu’il risque de pousser des praticiens à choisir la voie du déconventionnement. » Ainsi a réagi Marisol Touraine, ministre de la Santé, à l'amendement choc de la députée socialiste Annie Le Houérou pour lutter contre les déserts médicaux. Soutenue par une quarantaine de parlementaires de tous bords, l’élue des Côtes-d'Armor (22) imagine de ne conventionner les médecins à l'Assurance maladie que s'ils s'installent dans une zone sous-dotée en praticiens. Dans les zones où est constaté un fort excédent en matière d’offre de soins, le conventionnement ne pourra intervenir qu’en concomitance avec la cessation d’activité libérale d’un médecin exerçant dans la même zone, propose-t-elle.

Son texte a été voté il y a quelques jours par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée dans le cadre du PLFSS 2017. La prochaine étape sera l'examen en séance publique, qui aura lieu d'ici cette fin de semaine. Mais les médecins libéraux n'ont pas attendu la décision des députés pour monter au créneau. Les syndicats comme le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) dénoncent une initiative prise sans concertation et surtout inefficace.

Le modèle aveyronnais 

Et dans un communiqué commun (1), les futurs médecins et les jeunes installés font aussi entendre leur voix. Ils estiment pour leur part que « les patients ne sont pas des marchandises ». « Le conventionnement est le garant d’un système de solidarité nationale face aux risques en santé. Les jeunes médecins refusent de voir cette solidarité cassée au profit d’un système assurantiel individuel », assurent-ils. Eux espèrent relancer la démographie médicale autrement. Par exemple, en faisant découvrir davantage l’exercice rural aux futurs praticiens.

Contacté par Pourquoidocteur, Stéphane Bouxom, porte-parole de l’ISNAR-IMG, cite en exemple le modèle aveyronnais mis en place depuis 2006. « Pour pouvoir faire des stages en médecine générale, il faut des médecins généralistes qui nous accueillent. Or aujourd'hui en France, il ne sont que 7 % à accueillir des stagiaires. L'Aveyron s'est lancé dans une campagne de recrutement de maîtres de stage universitaires (MSU). Mais en plus de cela, ils ont développé une politique globale d'attrait et d'accueil des internes. Notamment en créant des internats ruraux qui leur permettent de nous loger plus facilement, ou en invitant les stagiaires à des évènements en lien direct avec le territoire (manifestations culturelles, rencontres avec les habitants, etc.) ».

Ecoutez...
Stéphane Bouxom, porte-parole de l'ISNAR-IMG : « Dans ce département, il y a un chargé de mission qui assure un suivi personnalisé de chaque interne...»

 

Et le dispositif donne des résultats, puisque depuis 2013, l’Aveyron connaît un nombre grandissant d’installations. Entre 2013 et 2016, elles ont augmenté de 11 % chaque année. Dans le département, elles seraient même aujourd’hui largement plus nombreuses que les départs.

(1) L’ISNAR-IMG, l’ISNI, l’ANEMF, le SNJMG, l’ISNCCA, ReAGJIR

 

 

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