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Maladie d'Alzheimer

Colmar : un mari écope de deux ans avec sursis pour l'euthanasie de sa femme

A Colmar, un septuagénaire vient d'être condamné à 2 ans de prison avec sursis pour avoir tué son épouse, malade d'Alzheimer depuis dix ans, en lui administrant des somnifères.  

Colmar : un mari écope de deux ans avec sursis pour l'euthanasie de sa femme JanPietruszka/epictura




José de Albuquerque, retraité d'origine portugaise de 73 ans, a été condamné le 20 octobre à Colmar à deux ans de prison avec sursis par la Cour d'assises du Haut-Rhin. Il a été reconnu coupable d'avoir administré des somnifères à dose létale à son épouse atteinte de la maladie d'Alzheimer depuis dix ans.

Dans ce drame relatif à la fin de vie, tout commence dans la nuit du 15 au 16 janvier 2014, lorsque le vieil homme fait avaler à son épouse grabataire une dose létale de somnifères. A cette époque, l'homme assumait déjà depuis des années le rôle d'aidant familial, avec l'aide de deux infirmières et d'auxiliaires de vie. Durant son procès, on a même appris qu'au moment des faits, sa femme ne parlait plus depuis cinq ans et ne quittait plus son lit depuis deux ans.

Pour toutes ces raisons, le septuagénaire, qui comparaissait libre, a fondu en larmes à l'énoncé du verdict, avant d'aller embrasser l'une de ses filles. D'ailleurs, il faut souligner qu'aucun de ses cinq enfants ne s'était porté partie civile au procès. Et alors que le parquet avait requis quatre ans d'emprisonnement, la Cour n'a pas retenu la préméditation de l'accusé qui répondait d'assassinat, crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Au final, la justice a ainsi reconnu une altération du discernement du septuagénaire le soir des faits. 

Une peine clémente 

Le procureur de Colmar, Christian de Rocquigny du Fayel, a souligné le caractère tragique de cette affaire, qui mettait en lumière la souffrance des aidants, et leur difficulté dans l'accompagnement des malades d'Alzheimer. « Une société se juge au sort qu'elle réserve aux vieillards », a-t-il déclaré.

L'avocat de la défense a mis en avant le sacrifice de son client. José de Albuquerque a passé « les 10 ou 11 dernières années de sa vie à s'occuper de son épouse », a souligné Me Thierry Gross qui avait plaidé pour une peine de deux ans avec sursis, la peine minimum prévue par le Code pénal. « La Cour a pris en considération la dimension humaine de cette affaire », a-t-il conclu.

 

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