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Mexique

Première mondiale : 3 ADN pour un bébé

Un bébé est né par le biais d’une nouvelle technique consistant à utiliser l’ADN mitochondrial d'une donneuse pour éviter la transmission de maladie héréditaire.

Première mondiale :  3 ADN pour un bébé nevodka/epictura




C’est une première mondiale, qui en annonce probablement d’autres. Un bébé porteur de l’ADN de trois personnes est né au Mexique. Le journal New Scientist a révélé l’information, confirmée par l’American Society for Reproductive Medicine (ASRM). Cette naissance exceptionnelle fera l’objet d’une communication lors du congrès de l’ASRM.

Selon le journal britannique, un couple de Jordaniens a eu recours à la procréation médicalement assistée (PMA) après avoir perdu deux enfants – l’un à l’âge de six ans et l’autre, à huit mois. Les deux étaient atteints du syndrome de Leigh, une maladie génétique liée transmise par l'ADN des mitochondries, composants cellulaires qui jouent le rôle de centrale énergétique. L'ADN mitochondrial est contenu dans l'ovule, et transmis aux enfants uniquement par les mères.

Transfert de noyau

La mère, porteuse saine de cette maladie, a également fait deux fausses couches. Pour donner naissance à un bébé, elle s’est donc tournée vers l’équipe du Pr John Zhang, fondateur du Centre de fertilité New Hope de New York. L’opération, interdite aux Etats-Unis, a été menée au Mexique, où le centre possède une antenne.

Dans le détail, les médecins ont extrait le noyau d'un ovocyte de la mère, et l’ont implanté dans l’ovocyte d’une donneuse, dont le noyau avait lui-même été préalablement retiré. Ce faisant, ils ont conservé le matériel génétique de la mère biologique, qu’ils ont inséré au sein de l’ovocyte disposant de mitochondries saines. L’ovocyte a par la suite été fécondé avec le sperme du père, comme lors d'une FIV classique.

L’expression « bébé à trois parents » est donc abusive ; on devrait plutôt parler de trois ADN. Pour le moment, le bébé semble se porter bien, mais la prudence est de mise. En effet, l’avenir de ces bébés reste incertain. Des travaux menés récemment sur des souris mettaient ont mis en avant une altération des fonctions mitochondriales et des décès prématurés.

Questions en suspens 

Par ailleurs, le cadre éthique et réglementaire particulièrement flou pose problème. Au Royaume-Uni, le principe d’une conception à partir de trois ADN est autorisé. Mais de nombreux scientifiques estiment que l’on manque encore de recul vis à vis du devenir de ces bébés.

En tout cas, pour l'ASRM, ces travaux « représentent une avancée importante en médecine de la reproduction car les maladies mitochondriales (qui relèvent de l'ADN de la mère) restent un problème important et difficile », explique Owen K. Davis, son président.

« Si d'autres recherches permettent d'établir la sûreté et l'efficacité de cette technique de transfert des matériaux génétiques, on pourrait l'envisager comme une option pour les femmes risquant de transmettre des maladies mitochondriales à leurs enfant ».

 

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