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QUESTION D'ACTU

A partir de 2017

Obésité infantile : la Seine-Saint-Denis teste le suivi renforcé

La Seine-Saint-Denis expérimente un suivi des enfants obèses ou à risque. Consultations diététiques, psychologiques et sport leur seront prescrits.

Obésité infantile : la Seine-Saint-Denis teste le suivi renforcé AnnaOmelchenko/epictura




Contre l’obésité, le ministère de la Santé innove. Dans le cadre de la loi de modernisation du système de santé, un suivi renforcé des enfants à risque de surcharge pondérale a été voté. Le programme est dense puisqu’il prévoit des consultations diététiques et psychologiques, doublées d’un bilan d’activité physique.
Mais avant son adoption généralisée, le dispositif doit d’abord être testé dès le début de l’année 2017. Un arrêté a récemment nommé les quatre départements qui devront remplir cette tâche.

Le choix ne s’est pas fait au hasard : les expérimentations se dérouleront dans le Nord, le Pas-de-Calais, à La Réunion et en Seine-Saint-Denis. L’obésité infantile y atteint des sommets par rapport au reste du pays. Rien que dans le département de la petite couronne, l’IMC dépasse 30 pour 14 % des enfants. Dans le reste du pays, la moyenne s’établit à 4 %. Un véritable fossé qui doit être comblé.

Agir efficacement et durablement

La phase de test devra donc s’attaquer à la racine du problème. De 3 à 8 ans, tout bambin obèse ou à risque d’obésité pourra bénéficier d’un programme personnalisé. Il faudra pour cela que son médecin traitant l’ait identifié auprès des autorités en charge de l’expérimentation : la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM 93) et l’Agence régionale de santé (ARS Île-de-France). Par rapport aux programmes existants, « on est sur un programme plus ambitieux, à visée plus large », selon le directeur général adjoint de la CPAM 93, Julien Bordron, contacté par Pourquoidocteur. De fait, le dispositif en place dans le département ne visait jusqu’ici que 400 enfants.

Cette fois, l’heure n’est plus à la prévention mais bien à l’intervention. A partir de janvier 2017, le choix du public relèvera du médecin traitant, qui sera habilité à prescrire des consultations variées et une activité physique adaptée. L’objectif est annoncé : agir durablement sur l’alimentation et l’exercice du jeune patient afin qu’il ne développe pas d’excès de poids, ou qu'il le perde, et ce, avant que des complications n’apparaissent. C’est dans ce but que des sports adaptés vont être choisis : il ne faudra pas être dans la performance, mais dans la durée.

Un forfait spécifique

Reste maintenant à chosir les acteurs et les structures qui seront intégrés au dispositif. En Seine-Saint-Denis, « les centres de santé sont des partenaires incontournables, car ils constituent le médecin traitant pour de nombreuses familles », souligne Julien Bordron. Le rôle de ces structures peut être d’autant plus important qu’il serait double. Elles pourront à la fois inclure les enfants dans le programme et coordonner les soins. S’y ajoute un bénéfice non négligeable : une offre en soins diététiques et psychologiques interne aux établissements a toutes les chances de fidéliser les patients en leur évitant de rencontrer de multiples acteurs.

Mais quel sera le prix de cette innovation ? Pour les patients, pas un centime ne devra être déboursé. Un forfait spécifique est créé à cette occasion et il sera modulé en fonction des besoins de l’enfant. Le coût, lui, sera supporté par les caisses d’assurance maladie. Ces consultations, nécessairement plus longues, demanderont toutefois un investissement supplémentaire de la part des professionnels de santé. A l’heure actuelle, aucune compensation financière n’est prévue.

Le directeur général adjoint de la CPAM 93 se raccroche à la nouvelle convention médicale, signée fin août. « Elle prend en compte les consultations longues, revalorisées de manière significative », indique-t-il. A ses yeux, la possibilité d’un accompagnement devrait être accueillie favorablement par les médecins. Pas sûr, cependant, que l’absence de valorisation de la consultation les convainque.

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