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QUESTION D'ACTU

Multiplication des agressions

L’Ordre des médecins belge veut une liste des patients à risques

L’Ordre des médecins belge envisage de créer une liste des patients « à risques », qui ne pourraient plus recevoir de soins que dans des conditions strictes de sécurité.

L’Ordre des médecins belge veut une liste des patients à risques DURAND FLORENCE/SIPA




Un médecin généraliste a reçu plusieurs coups de couteau à son cabinet jeudi dernier en Belgique. L’attaque a été perpétrée à Forest, l’une des 19 communes de la région de Bruxelles-Capitale.

Plus en détails, on sait que le praticien, âgé de 60 ans, a été poignardé à son cabinet peu après 8 heures par un individu de 38 ans ayant immédiatement pris la fuite avant d'être interpellé peu après l’agression dont on ignore encore le motif. Aux dernières nouvelles, la victime se trouverait dans un état critique à l’hôpital.

63 % des médecins belges déjà agressés

Et cette agression est sans doute celle de trop pour les généralistes belges. Beaucoup d’entre eux ont encore en tête l’assassinat, en décembre dernier, d’un généraliste de Flandre-Occidentale, en pleine consultation, par un patient connu des services de police. Pire, une récente enquête menée auprès de 218 médecins indiquait que 63 % d'entre eux avaient déjà été agressés, avec des violences physiques dans un cinquième des cas. Face à autant de violence l’Ordre des médecins belge a décide de réagir.

Dans un communiqué publié cette semaine, il se dit « consterné d'apprendre que de nouveau un médecin généraliste a été victime d'une attaque violente ». Bien évidemment, « ses premières pensées vont à la victime, qui se bat actuellement pour sa vie, et à sa famille », écrit-il.

Un plan de sécurité "solide" annoncé

Mais le CNOM belge n’est pas fataliste. Sur son site, il indique avoir créé un point de contact central « Agressions contre les médecins », accessible sur www.ordomedic.be, où les médecins sont encouragés à mentionner toute forme d'agression ou de crainte d'agression.

« Un plan stratégique adéquat est en cours d'élaboration avec les autorités compétentes. Il doit permettre de soutenir efficacement les médecins dans l'exercice de leur mission, précise-t-il. « L'analyse des caractéristiques de la nature de l'agression, de la personne du médecin et de l'agresseur, du lieu et du moment de l'incident (traitement anonyme) sera utilisée en collaboration avec les organismes publics compétents en vue d'établir un plan de sécurité solide », annonce-t-il.

Vers une liste noire des patients dangereux

Lancé il y a exactement deux mois, douze agressions, souvent verbales, ont pour le moment été répertoriées sur ce portail. Des chiffres qui incitent l’Ordre à passer à la vitesse supérieure puisqu’il envisage carrément de créer une liste noire de patients potentiellement dangereux. Dans le quotidien belge Le Soir, le Dr Benoît Dejemeppe, président de l’Ordre des médecins belge, se dit prêt à « déterminer des personnes qui présentent plus de difficultés que d’autres et faire en sorte que si elles ont besoin de soins, elles ne soient pas reçues par un médecin tout seul pour éviter un éventuel passage à l’acte ».

« Il n'est pas question de priver qui que ce soit de soins légitimes, mais de le faire dans des conditions renforcées de sécurité si on s'aperçoit que ce patient est connu pour violences», a aussitôt ajouté Benoît Dejemeppe. Et les médecins belges sont pressés de voir les résultats de cette concertation nationale. Dans un communiqué, l'Association Belge des Syndicats Médicaux (ABSyM) s'impatiente : « À quand des mesures de sécurité adéquates pour les médecins généralistes ? », interroge-t-elle. 

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