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QUESTION D'ACTU

Un match tous les 5 jours

Euro 2016 : la récupération des joueurs débute à la fin du match

L’équipe de France vient de remporter le deuxième des trois  matchs qu'elle doit aligner en 9 jours. Un rythme soutenu qui impose une récupération optimale. 

Euro 2016 : la récupération des joueurs débute à la fin du match J.E.E/SIPA




Le chemin de l'Euro 2016 commence à peine. Les Bleus vont devoir enchaîner sept matchs en un mois, soit en moyenne un match tous les cinq jours. Les joueurs, qui viennent de se qualifier pour les huitième de finale, doivent se préparer à ce rythme effréné s’ils veulent avoir une chance d’aller au bout. Pour les aider, ils sont entourés d’une équipe médicale à l’œuvre dès la fin d'un match, et jusqu’à quelques minutes du coup d’envoi de la rencontre suivante.

 

Courbatures et hématomes

En cinq, et même parfois quatre jours, il est difficile de faire face à tous les besoins. Outre les vraies blessures – croisons les doigts pour que les fractures, entorses, déchirures musculaires et ligamentaires restent au vestiaire – qui pourraient écarter certains joueurs de la compétition, la gamme de soins nécessaires est variée : de la gestion des courbatures à la réduction des petits traumatismes musculaires ou tendineux, des hématomes et autres des coups.

Les efforts sont particulièrement traumatisants. Ils correspondent aux mouvements de freinage, qui mettent les muscles à rude épreuve. Le staff médical aura, comme le reste de l’équipe, du pain sur la planche !

 

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Sébastien Lopez-Guia , président des Préparateurs Physiques du Football Professionnel : « Il y a une consultation entre le préparateur physique, le kiné et le médecin pour élaborer le programme des jours qui suivent les matchs...»

 

La forme dans les chaussettes

Et ça commence dès la fin du match. Les méthodes sont diverses, et les staffs médicaux ont leurs préférences, explique à Pourquoidocteur Sébastien Lopez-Guia, préparateur physique du Gazélec d’Ajaccio, et président de l’association des Préparateurs Physiques du Football Professionnel. Mais de manière générale, les principes de base sont similaires.

« On retrouve typiquement les soins de kinésithérapie, les massages et les manipulations, précise-t-il. Ils permettent en particulier de retrouver une bonne amplitude articulaire. Pour accélérer l’élimination des toxines présentes surtout dans les membres inférieurs, et en particulier dans les mollets, on peut aussi utiliser des appareils d’électrostimulation, qui permettent d’augmenter le flux veineux. »

Des appareils et des manipulations techniques donc, mais aussi… des bas de contention ! La compression favorise la récupération, et des chaussettes spécifiques existent. Elles remplissent le même rôle d’amélioration du retour veineux. Les footballeurs ont pris l’habitude de les porter juste après les matchs, mais également le lendemain.

 

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Sébastien Lopez-Guia : « On dispose d'outils d'électrostimulation qui permettent d'accélérer le retour veineux et le traitement des toxines...»

 

Coup de froid dans les vestiaires

Pour la récupération, un ensemble de techniques dont l’efficacité a longtemps été très controversée est pourtant utilisé depuis des dizaines d’années : la cryothérapie. Littéralement, les soins par le froid. De la petite bombe aérosol de froid appliquée directement, et en plein match, après un coup aux cabines de cryothérapie corps entier, l’éventail est large.

Ces dernières permettent, comme leur nom l’indique, d’exposer l’ensemble du corps à une température pouvant descendre jusqu’à -160 °C, pendant quelques minutes. L’intérêt serait multiple : soulager les douleurs liées aux petits traumatismes et aux coups, aider à résorber d’éventuels hématomes, favoriser l’élimination des déchets et la cicatrisation des micro-lésions musculaires en favorisant l’oxygénation…

L’équipe de France de football aurait de son côté plutôt opté pour des bains d’eau froide à 10°C, d’après le Dr Franck Le Gall, médecin des Bleus depuis 2012. Le défi, pour les joueurs, est de parvenir à rester immergé jusqu’au cou pendant 10 bonnes minutes. « Les bains sont moins supportables que la cryothérapie, estime Sébastien Lopez-Guia. Pour perfuser la peau, les muscles, et arriver jusqu’au système veineux, il faut que les gars restent plus longtemps que dans les cabines de cryothérapie à -160°C. » Courage à eux !

 

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Sébastien Lopez-Guia, président de PFP : « L'emploi du temps classique, c'est un petit déjeuner, un repas le midi, une sieste, une collation et un repas le soir...»

 

Le sommeil est leur allié

Le froid sur les muscles a une autre utilité : il favorise l’endormissement. « La nuit qui suit un match, les joueurs ne dorment souvent pas très bien, et les siestes ne suffisent pas à remplacer des cycles de sommeil. Les bains servent aussi à cela » souligne le préparateur physique.

« Le froid provoque un choc thermique et nerveux lorsqu’on descend à basse température, poursuit-il. La réaction qui s’ensuit, c’est un relâchement important au niveau nerveux et des fonctions d’éveil, qui permet d’avoir une nuit de meilleure qualité. »

Car le sommeil reste l’un des principaux alliés de la récupération. En plus des bains froids, les kinés et les ostéopathes exercent un travail de relaxation qui amène un supplément de qualité de sommeil.

 

L’alimentation, l’outil de base du sportif

Les sportifs de haut niveau le savent bien : les performances sportives passent aussi par l’alimentation. La transition a été évidente au moment de la professionnalisation du rugby dans les années 1990 : les joueurs ont subi un régime draconien, pour passer de l’état de masses bedonnantes à celui de montagnes de muscles secs.

En plus de cette nutrition équilibrée et adaptée – riche en féculents après les matchs –, les footballeurs de l’équipe de France utilisent une gamme de produits de supplémentation pour se maintenir en forme et accélérer la récupération. Dans la demi-heure ou l’heure qui suit la fin d’un match, ils s’astreignent à une alimentation très spécifique avec des apports de glucides, d’acides aminés et de protéines qui permettent une meilleure régénération.

« Dans les vestiaires de foot, il y a souvent des shakers avec des supplémentations liquides, qui présentent l’avantage d’être rapidement assimilés après les matchs, explique Sébastien Lopez-Guia, président de l’association des préparateurs physiques du football professionnel. On utilise aussi des gels, avant et après l’effort, qui contiennent de la taurine, de la caféine, des glucides et des acides aminés à des doses précises. Ils plaisent d’ailleurs beaucoup aux joueurs, car ils ont en général des parfums très agréables. » Si en plus, l’alimentation spécifique du sportif de haut niveau devient un plaisir…

 

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