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QUESTION D'ACTU

Journée mondiale des donneurs de sang

Dons de sang : doit-on rémunérer les donneurs ?

Pour augmenter leur stock de sang, plusieurs pays rémunèrent leurs donneurs. Un geste qui accroît le nombre de dons mais qui fait toujours débat.  

Dons de sang : doit-on rémunérer les donneurs ? Epictura/Amoklv




Ce mardi 14 juin, se tiendra la journée mondiale des donneurs de sang. Au regard de la diminution passagère des stocks en France, l’Établissement français du sang (EFS), lançait un large appel au don, préoccupé de la « météo du sang très fragile » sur le territoire national.
« Le niveau des réserves en produits sanguins est bas et la situation très fragile », s’inquiétait l'EFS dans son communiqué. Le don du sang est « irremplaçable, rappelle l’établissement. Nous avons besoin de tout le monde. ».

En France, le don de sang est anonyme et gratuit. À l’inverse, aux États-Unis comme en Allemagne, pour faire face à la demande, le donneur de sang perçoit une rémunération d'une cinquantaine euros. Une tarification du don de sang qui nourrit des débats houleux au sein de la communauté internationale. Alors que les pays monnayant les dons affichent des stocks de sang plus importants, l’OMS dénonce, elle, des répercussions sur la sécurité des donneurs et des malades, et condamne l’accroissement des inégalités. 

 

Payer les donneurs pour multiplier les dons 

En France, la question s’est posée maintes fois. Mais depuis près de vingt ans, l’Établissement français du sang détient le monopole en matière de don du sang, s'inscrivant comme le seul organisme autorisé sur le territoire à faire des prélèvements. 


Dans d’autres pays, à l’instar de l’Allemagne ou encore des États-Unis, les donneurs perçoivent une rémunération. En Allemagne par exemple, les autorités ont autorisé l’indemnisation financière pour multiplier le nombre de dons de sang. Et les résultats sont éloquents. Près d’un tiers des allemands ont donné leur sang (1) alors que 5 % des Français sont des donneurs réguliers. Un écart significatif qui suggère que la rémunération est une des raisons qui amène à plus de dons.
Et le don gratuit coûte plus cher aux autorités que le don rémunéré. En cause : la nécessité de mobiliser régulièrement des bénévoles. La collecte prend plus de temps à être organisée, ou encore le coût élevé des campagnes de communication. 

Une tarification dangereuse selon l’OMS 

L’Organisation Mondiale de la Santé dénonce elle une tarification dangereuse, autant pour les donneurs que pour les malades. « Le meilleur moyen de garantir un approvisionnement sûr et suffisant en sang, et produits sanguins, est de disposer d’un bon approvisionnement, basé sur les dons réguliers de sang de donneurs volontaires et non rémunérés», déclarait dans un communiqué le Dr Margaret Chan. La directrice générale de l’OMS encourageait l’ensemble des pays à obtenir la totalité de leur approvisionnement en sang auprès de ce type de donneurs.
A ce sujet, l’Organisation rappelle que 72 pays recueillent encore plus de 50 % de leurs besoins en sang auprès de donneurs rémunérés. Une situation qui, selon elle, « a des répercussions sur la sécurité et l’adéquation de l’approvisionnement en sang et produits sanguins ».

Dernièrement, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), l’OMS ou encore le Conseil de l’Europe ont fait du don de sang volontaire non rémunéré un principe « fondamental et directeur », recommandant que « tous les dons de sang soient volontaires et non rémunérés et qu’aucune contrainte ne soit exercée sur le donneur pour qu’il donne ». 

Même son de cloche du côté de l’EFS, qui rappelle que « le donneur bénévole qui se rend sur une collecte pour donner son sang à un malade le fait volontairement, par générosité et par solidarité ». « Le donneur de sang rémunéré peut lui, avoir besoin d’argent et être doublement tenté. Tenté, d’abord, de dissimuler au médecin qui décide de son aptitude au don son véritable état de santé, dans l’unique but d’être payé », lance l’ESF sur son site, prônant le don éthique.

(1) - Eurobaromètre de la Commission européenne, publié en 2003

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