Un esprit sain dans un corps sain, répètent souvent les adeptes de l’exercice physique. La réciproque est aussi vraie. A en croire une étude franco-américaine parue dans Health Psychology, se sentir vieux augmente le risque d’hospitalisation. Cette caractéristique dégrade aussi certains indicateurs de santé.

10 000 adultes, recrutés entre 1995 et 2013, ont participé à ces travaux dans le cadre des 3 études longitudinales. Tous ont été interrogés sur leur « âge subjectif », c’est-à-dire l’âge qu’ils ressentent et non celui indiqué sur leurs papiers d’identité. Les chercheurs ont aussi obtenu des formulaires sur des maladies pouvant influencer les résultats, comme un diabète, une hypertension ou un cancer par exemple.

Déclin cognitif accéléré

A âge égal, les personnes qui se sentent plus vieilles que leurs pairs sont plus exposées à un risque d’hospitalisation à mesure que les années avancent. La probabilité est accrue de 10 à 25 % pour les 2 à 10 ans à venir. Les chercheurs notent davantage de symptômes dépressifs et une moins bonne santé générale chez ces personnes.

« Les individus qui se sentent plus vieux ont plus de risque d’être sédentaires et de connaître un déclin cognitif accéléré, ce qui peut favoriser un séjour à l’hôpital », ajoute Antonio Terraciano, qui co-signe la publication.

Selon les auteurs, l’âge mental devrait devenir un outil d’identification des personnes à risque d’hospitalisation. Celles-ci pourraient alors recevoir des soins adaptés, comme des programmes d’activité physique afin de prévenir la dépression et les maladies chroniques.

De fait, l’exact inverse a été étudié : les personnes qui se sentent jeunes ont tendance à avoir une meilleure espérance de vie. Voilà qui devrait rassurer les éternels adolescents.