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QUESTION D'ACTU

Avec les tests de détection du sexe

L’Inde ouvre le débat sur les avortements sélectifs

En Inde, une ministre propose de rendre obligatoire les tests de détection du sexe des foetus. Elle veut lutter contre les avortements sélectifs, mais sa proposition fait polémique.

L’Inde ouvre le débat sur les avortements sélectifs Allison Joyce/AP/SIPA




Rendre obligatoire un test prénatal de détection du sexe. C’est la proposition de la ministre  indienne de l’Enfance, Maneka Gandhi. Dans un pays connu pour avoir l’un des ratios homme/femme les plus déséquilibrés au monde, elle a eu l’effet d’un coup de tonnerre.

Aujourd’hui, ces tests sont illégaux dans le pays, et passibles de peine de cinq années de prison, parce que qu’ils encouragent les avortements sélectifs. De nombreuses familles, en particulier dans les zones rurales, ne souhaitent en effet pas avoir de fille.

Les déséquilibres se sont accentués ces dernières années : en 1961, le ratio entre les sexes était de 976 filles pour 1000 garçons, il s’établit aujourd’hui à 914 filles pour 1000 garçons. L'utilisation des tests de détection du sexe se serait en fait généralisée malgré l’interdiction, ce qui explique ces chiffres.

En proposant de légaliser ces tests, la ministre propose une approche radicalement différente. D’après elle, justement, cette mesure a la capacité de réduire le nombre d’avortements sélectifs. Elle considère que si le sexe du bébé est connu par toute l’équipe médicale, les femmes qui attendant une petite fille pourront être suivies de plus près, et encadrées, afin d’éviter qu’elles n’aient recours à un avortement.

 

Mesures irréalisable 

Les arguments de la ministre ne convainquent pas les activistes qui luttent pour le droits des femmes. « C’est contre-productif, cela va encourager le développement de centres illégaux pour l’avortement de fœtus féminins », regrette une porte-parole de l’ADIWA, un groupe de militantes.

Ces dernières estiment que légaliser ces tests peut fonctionner pour certaines femmes instruites, mais pas pour celles qui vivent dans des situations précaires, et qui subissent une vraie pression sociale pour avorter, si elles attendent une fille. Beaucoup craignent que le seul effet de la mesure soit de détourner ses femmes des centres de santé officiels, pour échapper à la vigilance des médecins.

Quant à suivre attentivement toutes les femmes qui continueront à s'y rendre, la mesure risque d'être irréalisable dans certains hôpitaux, où les équipes sont déjà débordées.

Face à la polémique suscitée par son annonce, Maneka Gandhi s’est rétractée, précisant qu’aucune loi n’était à l’étude, et qu’il s’agissait simplement d’ouvrir le débat afin de mieux protéger les femmes.

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