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QUESTION D'ACTU

Rapport d’enquête

Anthrax actif expédié par erreur : le Pentagone dénonce du laxisme

Laxisme : c'est ce qui a causé l'envoi d'anthrax mal inactivé à 194 laboratoires dans 9 pays. En cause : un laboratoire militaire américain. Le Pentagone désigne 12 coupables.

Anthrax actif expédié par erreur : le Pentagone dénonce du laxisme Yonhap News/NEWSCOM/SIPA




Le rapport est accablant. Un an après le scandale qui a révélé l’envoi d’anthrax mal inactivé à 194 laboratoires du monde entier, le département américain de la Défense livre ses conclusions. Au printemps 2015, le laboratoire militaire Dugway, situé dans l’Utah (Etats-Unis), s’est fait remarquer par une erreur majeure : il exportait le bacille responsable de la maladie du charbon, hautement pathogène, officiellement inactivé. Mais l’anthrax était bel et bien actif. Le rapport édité par le Pentagone met en avant un laxisme organisé.

Depuis une dizaine d’années, le laboratoire Dugway envoyait des bacilles d’anthrax partiellement inactivés. C’est un laboratoire situé sur la base aérienne américaine d’Osan (Corée du Sud) qui a lancé l’alerte, au printemps 2015. L’enquête a rapidement révélé qu’au total, 194 autres structures, situées dans 9 pays, ont souffert des mêmes manquements, sans faire de victime.

Les défauts mis en évidence par le rapport du Pentagone sont majeurs : le système de surveillance et de contrôle du laboratoire Dugway souffre de laxisme. 12 personnes ont été mises en cause, dont le général William King. Ce responsable de 2009 à 2011 a systématiquement décliné toute responsabilité.

Manque de connaissances

« L’atmosphère de complaisance a entraîné une organisation rongée par les erreurs et incapable d’identifier des erreurs systémiques dans l’univers à haut risque, qui ne laisse pas de place à l’erreur, des agents biologiques sélectifs et des toxines », dénonce le rapport révélé par USA Today.

Les 11 autres personnes souffrent tout simplement d’un manque de connaissances scientifiques et se voient reprocher le non respect des règles de sécurité imposées lors de la gestion et la livraison de ce type de matériel à haut risque. La structure ne disposait ainsi pas de programme permettant de vérifier que les agents pathogènes ne se transmettaient pas d’un laboratoire sécurisé vers un autre. Plus inquiétant : certains membres du personnel auraient « manipulé régulièrement des données », afin de certifier que les bacilles d’anthrax envoyés étaient inactivés et manipulables sans équipement de protection.

Un autre rapport du Pentagone édicte les leçons à tirer de cet incident. Le laboratoire Dugway ne devrait plus être autorisé à produire des substances biologiques destinées à l’extérieur. A une échelle plus large, le contrôle sur les laboratoires américains exploitant des armes biologiques potentielles doit être harmonisé, préconise-t-il.

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