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Prévention

Un accident vasculaire cérébral sur 5 survient avant 55 ans

Surpoids, diabète mais aussi consommation de drogues ou association migraine-cigarette-pilule, les facteurs de risque de cette classe d’âge ne sont pas toujours ceux de leurs aînés.

Un accident vasculaire cérébral sur 5 survient avant 55 ans CLAVIERES VIRIGINIE/SIPA




C’est une étude américaine qui tire la sonnette d’alarme dans la revue spécialisée Neurology, l’accident vasculaire cérébral frapperait de plus en plus avant 55 ans. En 10 ans, la proportion d’AVC chez les 20-55 ans est passée de 13 à 18,5% dans la population du Kentucky. Le constat ne surprend pas le Dr Emmanuel Ellie, neurologue au Centre hospitalier de Bayonne : « Il faut arrêter de penser que l’accident vasculaire cérébral est une maladie de vieux. En France, dans près de 20% des cas, la personne a moins de 55 ans ». Ce spécialiste reste en revanche plus sceptique sur l’aggravation du phénomène mise en évidence dans Neurology. L’étude américaine est en effet une comparaison entre 1994 et 2005, or les méthodes de diagnostic ont beaucoup évolué entre temps avec l’utilisation de l’IRM.

Ecoutez le Dr Emmanuel Ellie, neurologue au Centre hospitalier de Bayonne : « L’IRM permet de dépister davantage d’AVC et à des stades plus précoces, plus fréquents chez les jeunes ».



Même si la hausse des AVC avant 55 ans n’est pas forcément avérée, cette tranche d’âge est concernée et présente même des facteurs de risque spécifiques. C’est le cas notamment du surpoids et de l’obésité de plus en plus fréquents, qui font le lit du facteur de risque majeur d’AVC chez les jeunes : le diabète.


Ecoutez le Dr Emmanuel Ellie
: « Le diabète de type 2 multiplie par 10 le risque d’accident vasculaire cérébral avant 55 ans».



Les auteurs américains évoquent également l’hypothèse de la consommation de drogues, notamment cannabis, ecstasy et cocaïne, retrouvée chez 20% des jeunes ayant eu un AVC contre 2% des malades de plus de 55 ans.
Les spécialistes appellent particulièrement les jeunes femmes à la prudence. L’association répandue entre migraine, tabac et pilule contraceptive est un cocktail explosif pour le cerveau, car il s’agit de 3 facteurs de risque qui se potentialisent mutuellement.

Ecoutez le Dr Emmanuel Ellie : « Limiter le risque d’AVC chez les femmes jeunes nécessite une lutte ciblée contre le tabagisme féminin ».



Le dépistage de ces facteurs de risque, qu’ils soient générationnels ou non, doit donc être étendu à une population plus jeune. « A tout âge, il faut faire surveiller régulièrement ses taux de cholestérol et de sucre dans le sang, sa tension et son rythme cardiaque pour détecter et traiter un diabète, une hypertension artérielle ou un trouble du rythme cardiaque avant que les symptômes de la maladie ne soient trop importants ». C’est d’ailleurs cette prévention qui a porté ses fruits en  France chez les plus de 65 ans où le nombre d’accidents vasculaires cérébraux est en baisse continue depuis 2002. Le message des spécialistes est finalement très simple : n’attendons pas 55 ans pour engager la lutte contre l’AVC.

 

 

Qu’est-ce qu’un AVC ? Quels sont les symptômes à reconnaître ?

L’accident vasculaire cérébral, que l’on appelle parfois une attaque, est une urgence médicale absolue. Dans 80% des cas, c’est un dépôt de graisse ou un caillot de sang qui vient boucher une artère du cerveau. Les neurones environnants sont alors brutalement privés de sucres et d’oxygène.
L’autre type d’AVC est l’hémorragie cérébrale, la plus dangereuse en termes de mortalité et de séquelles. Le plus souvent, elle provient d’un anévrisme, une portion dilatée et endommagée d’une artère, qui rompt et provoque un saignement dans le cerveau.

En France, l’AVC est la 3e cause de décès avec 62 000 morts par an. Les séquelles peuvent être majeures puisque l’accident vasculaire cérébral est la première cause de handicap acquis et la seconde cause de démence.

La prise en charge doit être la plus rapprochée possible des premiers symptômes pour limiter les séquelles. Il y a donc urgence à appeler le 15 si vous ressentez ou reconnaissez sur un proche les symptômes suivants :

- survenue brutale d’un trouble de l’élocution,

- engourdissement ou paralysie d’un bras, d’une jambe ou d’une moitié du visage

- trouble de la vision ou amputation du champ de vision le plus souvent d’un seul œil

- étourdissements, vertiges et perte d’équilibre  

 

Ecoutez le Dr Emmanuel Ellie : « Il faut traiter le plus vite possible pour limiter les séquelles. Au delà de 4h30, il est trop tard »


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