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Cancer du sein

Mammographie : le dépistage resterait pertinent après 75 ans

Grâce à un dépistage annuel, les femmes de 75 à 84 ans ont des taux de mortalité plus faibles que celles qui ont passé un examen tous les deux ans ou qui n’en ont pas fait du tout.

Mammographie : le dépistage resterait pertinent après 75 ans SERGE POUZET/SIPA




Dans plus de 8 cas sur 10, le cancer du sein touche des femmes de plus de 50 ans. Et plus les femmes sont âgées, plus le risque de cancer augmente : entre 60 et 79 ans, une femme sur 14 est victime de ce cancer contre 1 sur 24 entre 40 et 59 ans.

Afin de dépister le plus tôt possible ces cancers et garantir les meilleures chances de guérison, la France a mis en place un programme national de dépistage organisé destiné aux femmes âgées de 50 à 74 ans. Tous les deux ans, elles reçoivent un courrier les invitant à réaliser une mammographie.

Un dépistage dont pourrait également profité les femmes de plus de 75 ans, selon une étude américaine publiée dans le numéro de décembre de l’American Journal of Medicine.


Une extension du dépisatge en question

En s’appuyant sur plus de 64 000 dossiers médicaux, les chercheurs de l’université de Florida Atlantic ont en effet montré que les femmes de 75 à 84 ans bénéficiant d’une mammographie annuelle décèdent moins d'un cancer du sein dans les 10 ans que celles qui ont passé un examen tous les deux ans, ou qui n’en ont pas fait du tout.

« Ces résultats sont très intéressants car ils reposent sur un très grand nombre de données, commente pour Pourquoidocteur Catherine Rumeau-Pichon, adjointe à la direction de l’Evaluation médicale, économique et en santé publique à la Haute Autorité de Santé (HAS). Ils permettent également de nourrir la réflexion sur l’opportunité d’étendre ou non le dépistage actuel à d’autres tranches d’âge. »

Un avis partagé par le Dr Corinne Balleyguier, radiologue spécialisée dans l’imagerie du sein à l’Institut Gustave Roussy. « Etendre le dépistage aux femmes de moins de 50 et de plus de 75 est débattue depuis longtemps, explique-t-elle. Et du fait de allongement de l'espérance de vie, la question de son extension aux femmes de plus de 75 ans se pose de plus en plus. »

Evaluer la balance bénéfices/risques

A l’heure actuelle, les experts ne semblent pas se prononcer contre cette évolution. La HAS mène d'ailleurs des discussions sur ce sujet. Néanmoins, la fréquence du dépistage ne semble pas remise en question en France. « A l’époque où le programme de dépistage a été mis en place, les instances ont considéré que la périodicité de 2 ans était suffisante parce que le risque d’irradiation n’est pas négligeable », relève Catherine Rumeau-Pichon. Un risque de cancers radio-induits toujours présent aujourd’hui.

 

Ecoutez...
Catherine Rumeau-Pichon, adjointe à la direction de l’Evaluation médicale, économique et en santé publique à la Haute Autorité de Santé : « Comme dans tout dépistage, dès qu'il y a des données nouvelles, il faut se reposer la question de l'opportunité du mode d'organisation, du test qu'on utilise. »



En outre, si le dépistage est étendu aux femmes les plus âgées, l’attitude thérapeutique des médecins devra sûrement s’adapter. « Selon l’état de santé des femmes, le type de cancer, on ne traitera pas les patientes de 80 ans comme les patientes plus jeunes, relève le Dr Corinne Balleyguier. « Il faut aussi qu’on s’interroge sur la manière dont on risque de dégrader la qualité de vie par rapport aux bénéfices qu’on peut lui apporter en terme de mortalité », conclut Catherine Rumeau-Pichon.

 

Le dépistage chez les femmes de 40 ans 

L’extension du dépistage pour les femmes jeunes fait également débat. « En terme scientifique, la plupart des experts s’accordent pour dire qu’il ne faut pas inclure les femmes de 40 ans », indique le Dr Corinne Balleyguier.

Chez les femmes de moins de 45 ans, les cancers du sein sont rares. En outre, à cet âge, les mammographies mènent souvent à des faux positifs. Un résultat aux lourdes conséquences physiques et psychologiques que l’on préfère éviter aujourd’hui.

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