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30 000 ans

Mollivirus Sibericum : un virus qui venait du froid

Découvert dans le permafrost sibérien par une équipe internationale de scientifiques, ce virus est bien différent de ceux déjà identifiés dans cette région du globe.

Mollivirus Sibericum : un virus qui venait du froid Dmitry Lovetsky/AP/SIPA




Depuis quelques années, plusieurs virus géants ont été identifiés dans les sols gelés de Sibérie (Russie). Dernier exemple en date, le « Pithovirus », enfoui dans les glaces depuis des dizaines de milliers d’années, qui avait, en 2014, porté au nombre de trois les virus géants (dont la taille dépasse les 0,5 millionième de mètre) répertoriés depuis 2003.
Cette fois encore, c’est dans le nord-est de la Russie que ce nouveau virus, appelé « Mollivirus Sibericum » parce qu’il est mou et qu’il vient de Sibérie, a été découvert par une équipe scientifique franco-russe. Vieux de 30 000 ans, il a été trouvé dans les sols gelés en permanence de cette région, appelés permafrost ou pergélisol.


Une composition complexe, différente des autres virus géants

Ce virus se présente comme une coque oblongue de 0,6 micron de long. Il a été isolé, analysé et réactivé grâce à des amibes par les chercheurs du laboratoire Information génomique et structurale (CNRS/Aix-Marseille université) et, surprise, selon eux, il s’agirait sans doute du premier virus ressuscité qui n’existe plus de nos jours.

A part la taille, le Mollivirus n’aurait finalement que très peu à voir avec les trois virus géants déjà retrouvés dans cette zone. En effet, de par sa constitution, il a besoin du noyau de la cellule hôte pour se multiplier, ce qui n’est pas le cas des autres. En revanche, il semble bien inoffensif sur l'animal et sur l'homme.
« C’est comme si on observait des voitures de marques différentes et ayant la même couleur et qu’on décidait qu’elles forment une même famille sur ce seul critère de couleur », explique à l’AFP Jean-Michel Claverie, directeur du laboratoire qui effectua toutes les recherches. Selon les premières constatations, ce virus se rapproche de pathogènes humains déjà communs tels que le papillomavirus ou l’herpesvirus.


Les risques de l'industrialisation de la Sibérie

Or, la découverte de plus en plus rapprochée de ces virus géants pose un certain nombre de questions. En premier lieu, faut-il continuer les prospections dans cette région de la Russie ? En effet, les sols arctiques sont extrêmement riches en minerais et en pétrole. « Si on n’y prend pas garde, on court le risque de réveiller un jour des virus comme celui de la variole qu’on pensait éradiqués », s’alarme même Jean-Michel Claverie. D’autant plus que cette industrialisation pourrait être facilitée par la fonte progressive des glaces et donc, un accès bien plus aisé qu’auparavant à cette zone.

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