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Retrouvés dans les urines

Les phtalates pourraient accroître le risque de fausse couche

Une étude portant sur 302 femmes chinoises montre que l'expostion aux phtalates est associée à un risque accru de fausse couche. 

Les phtalates pourraient accroître le risque de fausse couche SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA




L'ESSENTIEL
  • Chaque année, 3 millions de tonnes de phtalates sont produites dans le monde
  • Depuis 1997, l'Europe interdit l'usage de six phtalates notamment dans les jouets pour les enfants de moins de 3 ans et les articles de puéricultures
  • Les phtalates peuvent être libérés dans les aliments ou dans l'air. Les principales voies d'exposition sont l'inhalation, l'ingestion et le contact cutané

L’exposition à certains phtalates présents dans les objets du quotidien comme des emballages ou des cosmétiques pourrait être associée aux risques de fausse couche, en particulier entre la 5e et la 13e semaine de grossesse. Telle est la conclusion d’une étude chinoise publiée dans Environmental Science & Technology.

De nombreux travaux menés chez la souris ont montré qu’une exposition, aussi bien par inhalation que par ingestion, sur une longue période, a un effet néfaste sur la fertilité ainsi que sur le développement du fœtus. Un risque accru de mortalité fœtale et une hausse des malformations ont également été observés.

Une étude a montré que les femmes exposées dans le cadre de leur travail aux phtalates sont plus à risque de faire une fausse couche, relèvent les auteurs. Ces nouveaux travaux sont les premiers à mettre en évidence ce lien lors d’une exposition non professionnelle.

Hautes concentrations de phtalates dans les urines

Pour y parvenir, les chercheurs de l’université de Pékin ont analysé des échantillons d’urine collectés auprès de 132 femmes ayant fait une fausse couche et 172 femmes enceintes en bonne santé. Ils ont alors découvert des concentrations importantes de DEP, DBP et DNBP dans les échantillons des femmes ayant fait une fausse couche. Des phtalates encore autorisés en Chine alors que pour certains, les effets nocifs sont connus.

De fait, en Europe, le DIBP ne peut pas être utilisé au sein d’une entreprise à moins d’obtenir une autorisation spécifique, et le DBP est interdit dans les jouets pour enfants et articles de puéricultures depuis 1997. En ce qui concerne le DEP, ses effets sur la reproduction ou le développement ne sont pas documentés chez l’humain, indique l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Il est aujourd’hui le seul à être utilisé par l’industrie cosmétique européenne.

Six molécules interdites en Europe

Par ailleurs, la Commission européenne a interdit l’utilisation de six phtalates (DINP, DEHP, DIDP, DNOP, BBP et DBP cité ci-dessus) dans les jouets, dans les biberons ou les tétines souples destinées  à être portées à la bouche par des enfants de moins de 3 ans. Une directive prévoit en outre que les jouets contenant des phtalates susceptibles d'être portés à la bouche alors qu'ils n'y sont pas destinés devraient porter une mention pour avertir les parents. 

Parmi ces molécules jugées dangereuses, certaines sont également interdites dans les plastiques en contact avec l’alimentation, car elles peuvent s’extraire et contaminer les aliments, et dans les soins cosmétiques (gels douche, shampoings ou encore parfums).

Chaque année, plus de 3 millions de tonnes de phtalates sont produites dans le monde, selon l’INRS. On les retrouve en grande majorité dans les matières plastiques comme le chlorure de polyvinyle (PVC) qui est utilisé dans les fenêtres par exemple. Les industriels cherchent des moyens de les remplacer par d'autres phtalates moins solubles présentant donc moins de risques ou d'autres agents plastifiants appartenant à d'autres familles chimiques. Mais là encore, il faut vérifier l'innocuité de ces molécules.

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