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Morbihan

Le suicide d'un chauffeur reconnu comme un accident du travail

Un chauffeur breton s'est donné la mort après un accident lié à la manipulation de produits médicamenteux. Son suicide a été reconnu comme un accident du travail.

Le suicide d'un chauffeur reconnu comme un accident du travail MAISONNEUVE/SIPA




C’est une conclusion rare, mais victorieuse. Le spécialiste de l’alimentation animale Nutréa (Plouisy, Côtes-d’Armor) a été reconnu responsable du suicide d’un de ses employés en 2014. Gwénaël Le Goffic, chauffeur pour l’entreprise, a mis fin à ses jours trois mois après un accident du travail qui l’a touché aux yeux.

En janvier 2014, alors qu’il décharge un aliment médicamenteux, Gwénaël Le Goffic reçoit des projections sur le visage. La direction de Nutréa évoque « une poussière dans l’œil », mais les médecins concluent à « une conjonctivite allergique réactionnelle aux produits manipulés. » L’homme de 41 ans reprend le travail avec un champ de vision réduit, selon son épouse.

En mars, Gwénaël Le Goffic se pend sur son camion. Il prend le soin de laisser une note d’adieu. Elle est inscrite sur l’étiquette du produit qui l’a blessé. Pourtant, la Mutualité sociale agricole (MSA) refuse de prendre en charge le suicide, qui ne s’apparente pas à un accident du travail.

Un préjudice moral

La MSA d’Armorique devra tout de même verser 1 500 euros à la veuve de Gwénaël Le Goffic. Le Tribunal des affaires sociales de Saint-Brieuc (Morbihan) conclut qu’il s’agit bien d’un accident du travail, puisque l’homme a mis fin à ses jours « pendant son temps de travail, sur son lieu de travail et au surplus, au moyen de son outil de travail. » Une décision en accord avec le code de la sécurité sociale, qui concerne plus souvent les cas de harcèlement moral. Le juge met aussi en avant le préjudice moral de l’incident survenu quelques mois plus tôt.

C’est donc un dossier de plus dans la longue liste des condamnations à l’encontre de Nutréa. Plusieurs salariés ont été intoxiqués entre 2009 et 2010 par différents pesticides. En 2014, l’entreprise a même été condamnée pour « faute inexcusable » : deux anciens salariés ont été gravement intoxiqués par des pesticides interdits.

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