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Alzheimer : des chercheurs français découvrent une nouvelle protéine

Deux peptides étaient déjà connus pour leur rôle dans la maladie d'Alzheimer. L’amyloïde-êta, découverte par une équipe franco-allemande, aurait également un effet sur le déclin cognitif.

Alzheimer : des chercheurs français découvrent une nouvelle protéine DURAND FLORENCE/SIPA




L’amyloïde-bêta (β), bien connue pour causer la maladie d’Alzheimer, vient de se découvrir une cousine : l’amyloïde-êta (η). Ce peptide est décrit dans la prestigieuse revue Nature par une équipe franco-allemande. Longtemps ignoré, il joue pourtant un rôle important dans le développement des symptômes comme la perte de mémoire ou le déclin cognitif. Et il est présent en bien plus grande quantité dans le cerveau que la forme bêta.

Comme l’amyloïde-β, sa cousine amyloïde-η est un produit de la protéine APP. Elle est naturellement présente dans le cerveau, et en plus grand nombre. « Nous avons découvert un nouvel acteur », résume le Dr Hélène Marie, co-auteur de l'étude et chercheuse à l'Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire (IPMC), contactée par Pourquoidocteur. Car depuis 30 ans, la recherche médicale se concentre sur l'amyloïde-bêta. « Il y avait quand même quelques informations qui laissaient présager d'autres peptides issues de la protéine APP, mais les gens ne s'y sont pas intéressés. Ils ont été négligés », explique le Dr Marie. C'est l'équipe allemande qui a découvert l'amyloïde-êta. Les Français, eux, sont parvenus à expliquer son fonctionnement dans le cerveau.

Des essais cliniques à revoir

Le peptide récemment découvert s’agglutine et perturbe le fonctionnement des neurones. « Nous avons démontré que l'amyloïde-η perturbe de façon importante un mécanisme cellulaire à la base de la mémoire, qui s'appelle la potentialisation à long terme, détaille Hélène Marie. On a montré qu'il diminue la capacité des synapses à renforcer leur communication lors d'un processus d'apprentissage. » Or, ce composé a été retrouvé en grande quantité dans le cerveau de souris modifiées pour développer la maladie d’Alzheimer et de malades humains.
Les recherches démontrent aussi un point commun entre les deux peptides cousins : ils diminuent le renforcement des synapses nécessaires à la mémorisation. En revanche, l’amyloïde-η rend les neurones plus difficilement excitables, alors que sa cousine plus célèbre provoque une hyperactivité neuronale.

Cette étude permet de mieux comprendre les mécanismes de la maladie d’Alzheimer. Elle présente aussi un intérêt pour les chercheurs impliqués dans différents essais cliniques. Certains tentent d’inhiber la bêta-sécrétase, ce qui permet de réduire la production d’amyloïde-β. « Il s'avère que lorsqu'on l'a inhibée en laboratoire chez des souris, on peut montrer qu'il y a une forte augmentation de l'amyloïde-η, relate le Dr Marie. Cela pourrait être toxique, il est donc important de comprendre tous les processus avant de continuer certains essais de manière aléatoire. On n'a pas encore tout compris. »

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