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Réglages obsolètes

Vie au travail : pourquoi les femmes sont plus sensibles à la climatisation

Selon une étude, la climatisation est réglée pour la chaleur produite par le corps d'un homme. Résultat, les femmes sont souvent gelées au bureau et la facture énergétique flambe.

Vie au travail : pourquoi les femmes sont plus sensibles à la climatisation SEL AHMET/SIPA




Avec les fortes chaleurs qui refont surface depuis quelques jours en France, la climatisation tourne à fond dans les bureaux. Si bien qu'au travail, beaucoup ont l'habitude d'entendre : « Ah zut alors, j'ai froid maintenant ». Et ce sont souvent les femmes qui se plaignent. Cette frilosité pourraient cependant s'expliquer scientifiquement, c'est en tout cas ce qu'ont tenté de démontrer des chercheurs néerlandais dans une étude publiée ce mercredi dans la revue Nature Climate Change (et relayée par le New York Times).

 

Une formule adaptée à la physiologie masculine

Pour commencer, les deux chercheurs de l'université de Maastricht (Pays-Bas) indiquent que la conception des appareils de climatisation utilisés aujourd'hui a été mise au point sur « un modèle de confort développé dans les années 1960 ». Les facteurs alors pris en compte étaient logiquement la température et la vitesse de l'air, la présence de vapeur et l'isolation des vêtements. Mais une des variables de la formule était aussi la prise en compte du métabolisme humain au repos. Pour cette dernière mesure, c'est celui d'un homme de 40 ans pesant 70 kilos qui a été retenu.
Résultat, la température idéale dans les bureaux a été fixée à 20-21 degrés. Or, la température "confortable" pour les femmes se situe plutôt aux alentours de 24-25 degrés. Avec la règle actuelle, les concepteurs des climatisations ont en fait surévalué la capacité des femmes à produire de la chaleur (l'indice pris en compte pour régler l'air conditionné) de quasiment 35 %.

 

Un problème écologique s'y ajoute 

Pour expliquer ce choix, les scientifiques indiquent qu'à l'époque, la population en entreprise était composée en majorité d'hommes. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Face à ce constat, Boris Kingma et Wouter van Marken Lichtenbelt, les deux auteurs de l'étude, rappellent les raisons pour lesquelles les femmes produisent moins vite de la chaleur. « D'une part, car elles sont plus petites. D'autre part, parce qu'elles ont plus de graisse sur le corps, la graisse produisant moins vite la chaleur que les muscles ».

Enfin, un problème "écologique" s'ajoute au sexisme des climatiseurs. Les auteurs de l’étude affirment en effet que maisons et bureaux génèrent 30 % des émissions de dioxyde de carbone, responsables du réchauffement climatique. « Dans beaucoup de bâtiments, vous constatez que la consommation d’énergie est élevée, parce que le réglage de la climatisation est calibré pour la production de chaleur des hommes ».

D'après le Dr Boris Kingma, « si vous avez une vision plus précise de la demande en température des personnes présentes dans le bureau, vous pouvez consommer moins d’énergie, et donc avoir une émission de CO2 moins élevée ». Avis aussi aux chefs d'entreprise soucieux de faire des économies, tout en faisant plaisir à leurs salariées... 

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