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QUESTION D'ACTU

Campagne de dépistage

Cancer de la peau : une journée pour mieux connaître les risques

A l’occasion de la Journée de dépistage des cancers de la peau du 28 mai, plus de 220 centres, partout en France, dépistent gratuitement les cancers cutanés.

Cancer de la peau : une journée pour mieux connaître les risques JS EVRARD/SIPA




L’été arrive à grand pas et apporte avec lui soleil et chaleur. Mais qui dit soleil dit aussi risque d’exposer sa peau aux rayons UV. Le Syndicat national des dermatologues - vénéréologues (SNDV) organise ce jeudi 28 mai, pour la 17ème année consécutive, sa Journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau.
L’objectif principal de cette année est « d’alerter et de sensibiliser en priorité les publics à risques exposées aux rayons ultraviolets soit dans le cadre de leur activité professionnelle, soit dans le cadre de leur loisirs ». Des consultations gratuites de dermatologie seront ainsi proposées à tous. La liste des centres peut être consultée sur le site du SNDV, via l’application mobile « SoleilRisk », ou en appelant au numéro vert 0800 11 2015 (appel gratuit depuis un poste fixe).

Prévenir et dépister

Le Dr Claudine Blanchet-Bardon, dermatologue et vice-présidente du SDNV, explique que les personnes à risques « ce sont les roux en premier et puis après les phototypes 2 et 3, ceux qui ont la peau pâle, qui ne brunissent pas et qui ont les yeux très clairs ».
Quant à ceux qui pensent que les peaux mates ou noires ne sont pas concernés par les cancers de la peau, la dermatologue rappelle que « les personnes originaires d’Afrique peuvent également prendre des coups de soleil et développer des cancers de la peau au niveau des cicatrices quand elles sont dépigmentées et au niveau des paumes de mains et des plantes de pieds».

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Le Dr Claudine Blanchet-Bardon, dermatologue et vice-présidente du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues : « Ca s'adresse à tout le monde, mais il existe des sujets à risques...»

Elle rappelle que l’objectif de la campagne est de promouvoir un « bon usage du soleil », notamment en minimisant les risques des professionnels qui travaillent dehors.

Les loisirs en extérieur sont aussi la cible de cette campagne : « beaucoup de gens ne se protègent pas quand ils tondent leur pelouse par exemple ; ils pensent qu'ils ne craignent rien parce qu’ils ne sont pas sur la plage "à bronzer comme des crêpes", déplore la vice-présidente du syndicat. C’est tout une éducation à la santé qui doit être faite ».

Des conséquences dramatiques

Olivia a 31 ans. Originaire de Dieppe, elle fait partie de ces personnes à risque. « J’ai une peau blanche et des grains de beauté, explique-t-elle. J’étais déjà suivie tous les ans ». La jeune femme souffre de son premier mélanome en 2011. « Ca me démangeait sur un grain de beauté donc je suis allée consulter un dermatologue, qui m'a annoncé que c’était un mélanome », se souvient-elle.


La jeune femme avoue « avoir pris ça à la rigolade ». « Il y a eu beaucoup de dessins pour bien m’expliquer ce que c’était mais le mot cancer n’a jamais été prononcé. Pour moi, on allait me retirer une lésion et ça s’arrêtait là », raconte la jeune femme. Depuis, Olivia a fait deux autres mélanomes en 2013 et en 2014. Elle est désormais suivie trimestriellement par vidéodermascopie.

La dieppoise, qui a perdu sa maman l’été dernier à cause d’un mélanome, regrette qu’il n’y ait pas plus de prévention durant l’enfance, comme pour les campagnes de sécurité routière. Après ses traitements chirurgicaux, Olivia a vu un psychologue pour mettre des mots et accepter sa maladie. Mais elle regrette surtout d'avoir dû insister pour voir un kinésithérapeute qui pourrait lui faire accepter ses cicatrices.

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Olivia, patiente à risque, opérée de trois mélanomes : « J'ai trouvé ça très important la kiné, ça permet de s'approprier la cicatrice, de l'accepter, de la toucher...»

Une épée de Damoclès

Pour Olivia, la peur que le mélanome revienne est là. Ce qui explique que la jeune femme soit « désagréable avant les rendez-vous. On est stressé, on garde ça pour soi, ça travaille pas mal. Et quand le docteur dit que tout va bien, on se dit "ouf", mais on y retourne dans trois mois. Ça revient très vite », analyse Olivia. Aujourd'hui, lorsqu’elle doit sortir, Olivia privilégie de marcher à l’ombre ou sous un parasol ou encore de se promener en forêt. « Maintenant j’ai appris les bons gestes », explique la jeune dieppoise. 

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Olivia, patiente à risque, opérée de trois mélanomes : « C’est l’épée de Damoclès, tout le temps. On ne sait jamais quand ça va retomber. On n'est jamais tranquille....»

Le Dr Claudin Blanchet-Bardon, rappelle que « le soleil est notre ami, mais il peut également être notre ennemi. Et la meilleure protection reste la protection vestimentaire. La crème vient en deuxième option », précise la dermatologue. « On ne veut plus voir des enfants tout nu sur la plage, sans protection, martèle la dermatologue. Tout cela passe par l’éducation ». Et c'est précisément le but de cette Journée de dépistage : rappeler les principaux messages de prévention sur l’exposition aux UV naturels ou artificiels. Mais surtout, inciter les personnes à se faire dépister le plus tôt possible pour augmenter les chances de guérison.

En France, l’Institut national de Veille Sanitaire estimait en 2011, que le nombre de mélanomes avait triplé entre 1980 et 2005. En 2012, d’après les chiffres de l’Institut National du Cancer (INCa), 11 000 nouveaux cas ont été recensés, dont 1672 étaient mortels.

 

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