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Maladies respiratoires, dermatologiques

Prison de Strasbourg : la santé des détenus négligée

Suite à des visites à la prison de Strasbourg, des contrôleurs font le constat de conditions de détention portant des atteintes graves à la santé des personnes détenues.  

Prison de Strasbourg : la santé des détenus négligée Photo : CGLPL




Lors de la visite de la maison d’arrêt de Strasbourg du 9 au 13 mars 2015, le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) a fait le constat de situations individuelles et de conditions de détention mettant en exergue des atteintes graves aux droits fondamentaux des personnes détenues dans cet établissement. Dans une série de recommandations publiées ce mercredi, cette autorité indépendante appelle à prendre des mesures d’urgence.

 

L’intégrité physique des détenus négligée

Là-bas, les contrôleurs ont eu connaissance de la situation d’une personne détenue ayant déclaré au service médical être victime de violences de la part de son codétenu. Un médecin a effectué un signalement urgent auprès de l’établissement pour qu’il soit changé de cellule. Un gradé se serait alors immédiatement rendu dans la cellule de l’intéressé pour solliciter, en présence du codétenu mis en cause, des précisions sur les motifs de son inquiétude. Mais il n'a pas changé de cellule la victime. Résultat, le lendemain, la personne concernée indiquait avoir été victime de viol durant la nuit.

 

Des sanitaires dans un état déplorable

Par ailleurs, à la maison d’arrêt de l’Elsau (sud-ouest de Strasbourg), les points d’eau et les sanitaires des cours de promenade sont, comme il y a cinq ans (première visite des contrôleurs), « dans un état de saleté déplorable et pour beaucoup hors d’usage. »
Ainsi, même si des salles de douche ont été rénovées, l’une d’entre-elles est dégradée et ne comprend aucune paroi de séparation. Pire encore, l’eau des douches est glaciale et il n’y a toujours pas d’eau chaude dans les cellules.

Source : CGLPL (http://www.cglpl.fr)

 

Des pathologies respiratoires 

Et l’état du matériel n’est pas mieux dans les cellules collectives des prisonniers où de nombreux matelas sont dévorés par les moisissures, témoignant du haut degré d’humidité. Cette humidité, à l’origine de nombreuses dégradations des murs et des plafonds, peut entraîner des pathologies respiratoires et dermatologiques.
Ces maladies sont aussi causées par le froid qui règne dans les cellules (17°C en journée dans une cellule du quartier pour mineurs).
« Beaucoup de personnes laissent leur plaque chauffante allumée en permanence, au risque de provoquer des brûlures ou incendies », soulignent les contrôleurs.
Autre exemple de cette ambiance glaciale, au quartier disciplinaire, où la température des cellules était de 14,6° (température extérieure : 10°C). « Dans l’une d’elles, une personne, transie de froid, était équipée d’une dotation-protection d’urgence constituée d’un pyjama déchirable et d’une couverture indéchirable », racontent les auteurs du rapport.
Conclusion du rapport, « ces conditions de détention portent gravement atteinte à la dignité des personnes et représentent un traitement inhumain et dégradant. »



Source : CGLPL (http://www.cglpl.fr)

 

Une administration qui cache des choses

Mais au-delà de ce constat accablant sur les conditions de détention, l’administration de cette maison d'arrêt est aussi accusée de cacher des choses. « Des caméras de vidéosurveillance ont été installées dans des locaux dédiés aux activités thérapeutiques du service de psychiatrie. Le personnel infirmier qui a masqué ces caméras pour en contester la présence, s’est vu retirer l’habilitation à exercer dans l’établissement. L’usage de moyens de vidéosurveillance dans un espace de soins constitue une atteinte grave au secret médical et à l’indépendance des soignants en milieu pénitentiaire », souligne le rapport.
Enfin, « il a été fait état de façon récurrente et concordante d’humiliations et de provocations de la part des surveillants pénitentiaires à l’encontre de la population pénale. Beaucoup de personnes détenues ont hésité à s’exprimer par crainte de représailles », concluent les auteurs du rapport.  

 

 

 

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