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Grossesse et sexualité font-elles bon ménage ?

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Toutes les femmes enceintes sont inondées d’hormones féminines ( les estrogènes et la progestérone) et pourtant, toutes n’ont pas le même désir pendant ces neuf mois-là. C’est bien la preuve que dans ce domaine aussi, le psychologique est déterminant. Le vagin gonfle et s’épaissit, il est mieux lubrifié ; les seins grossissent et deviennent plus tendus. Les sensations sont exacerbées, pour le meilleur ou pour le pire.

Face à ces transformations parfois radicales, le compagnon peut se montrer très ambivalent, ravi et fier ou… dégoûté voire paniqué. Il peut idéaliser la grossesse, aller dans le sens de sa partenaire et jouir de ce surplus de sensations. Ou alors craindre de lui faire mal et respecter ses réticences. Ou encore ne plus rien comprendre et interpréter son manque de désir comme une absence de désir à son égard. Selon le moment de la grossesse ou sa propre histoire familiale, il peut renforcer chez sa compagne l’image d’une femme épanouie, rassurée et désirable ou celle d’une femme déformée, inquiète et moins attrayante. Une chose est sûre, il lui faut maintenant accepter l’idée « d’un corps pour deux ».

Techniquement parlant, et si la grossesse se passe bien, les relations sexuelles sont possibles du début jusqu’à la fin, il suffit d’un peu d’imagination pour trouver les positions les plus confortables. De quoi les couples ont-ils peur au fond ? Toujours de la même chose ! Fausse-couche le premier trimestre, accouchement prématuré le dernier trimestre, rupture de la poche des eaux, douleur dependant le rapport, ou plus irrationnel encore, anormalité ou malformation du foetus à cause des ébats répétés. 
Toutes ces idées (sans fondement le plus souvent) sont largement inspirées des interdits religieux et recommandations médicales encore en vogue la première moitié du 20ème siècle. On sait maintenant que le foetus est protégé dans sa poche des eaux, elle-même protégée par le col , protégé à son tour par le vagin. 

A ces trois « barrières » s’ajoute un verrou de sécurité supplémentaire : l’orientation du col vers l’arrière pendant toute la grossesse, qui passe vers l’avant les dernières heures de l’accouchement pour faciliter le passage du bébé.

Que se passe-t-il maintenant dans la tête du futur papa ? Il s’ y installe parfois un doute abyssalEn apprenant la nouvelle, il réagit avant tout de manière émotionnelle. Il était d’accord pour un enfant avec cette femme, c’était le bon moment, oui mais…être père , c’est aussi avoir le sentiment d’être mis au pied du mur, mesurer le poids de ses responsabilités, craindre de ne pas être à la hauteur. 

C’est renoncer à l’éternelle adolescence, s’inscrire dans la lignée des générations, se comparer à son propre père, revivre son enfance avec tout ce que cela comporte de souvenirs plus ou moins douloureux. C’est enfin redouter que sa femme ne change du tout au tout. Sera-t-elle encore amoureuse et complice ? L’enfant passera-t-il au premier plan devant le couple et la sexualité ?

Certains hommes prennent alors toute la mesure de l’angoisse qui les habite. D’autres , sans même comprendre pourquoi, deviennent irritables, inquiets, distraits, vulnérables, tristes…Mais leur réaction ne préjuge en rien de l’amour pour leur compagne ou du père qu’ils seront. C’est vraiment essentiel à retenir.

L’annonce du bébé peut être très bien vécue, mais, au fil des mois, les relations du couple se tendent. Pourquoi ? C’est que plus le terme avance, plus la mère est centrée sur son ventre, et plus le père découvre un sentiment d’inutilité. Avant même d’être né, bébé prend déjà toute la place ! Si bien que certains futurs papas déboussolés se rassurent comme ils peuvent : ils « nient » la grossesse et font comme si de rien n’était ( invitations, couchers tardifs, trajets épuisants). 

Ils sortent avec les copains voire se consolent avec d’autres femmes, ce qui en soi ne signifie pas qu’ils ne sont plus amoureux. L’incommunicabilité dans le couple cache la demande énorme d’être rassuré de part et d’autre. Le remède passe par la prise de conscience de tous ces doutes normaux et habituels, par le dialogue, par le rêve à deux et par l’élaboration de nouveaux projets ensemble. Bref, par la consolidation de la relation conjugale avant la naissance de l’enfant.

Les cauchemars s’invitent pendant ces neuf mois. Là encore, le phénomène est pour le moins étrange. En tout cas, il inquiète. Les rêves et les cauchemars sont la traduction d’une activité inconsciente très riche. Certains tournent autour de thématiques classiques : départ du mari, guerre, emprisonnement ou mort. Ils témoignent souvent d’une angoisse d’abandon, de la crainte de perdre sa liberté avec l’arrivée de bébé, de la rupture avec l’enfance et avec le passé, de l’équilibre menacé du couple.

Rien de tout cela n’est prémonitoire évidemment. Au lieu d’inquiéter, ces rêves devraient au contraire rassurer puisque les conflits inconscients se « rejouent » la nuit pour être apaisés par la suite.

 

 

 

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