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QUESTION D'ACTU

«Jacquie et Michel» : le porno près de chez nous

\ ©123RF-chaoss




Vous avez aimé « Loft Story », « Confessions intimes » et « Secret story »… Vous ne dédaignez pas un petit film porno pour vous mettre en appétit, alors vous aimerez peut-être les vidéos postées sur le site de Jacquie et Michel. Du sexe franchouillard, amateur, sans fioritures ni chichis… du sexe très efficace. La preuve, le site Jacquie et Michel est devenu numéro un dans sa catégorie.

Pourquoi ? L’image est loin d’être aussi impeccable que dans des films pros, les situations sont banales, avec des gens qui nous ressemblent. Pas de filles canon, pas de Rocco Siffredi, pas des bêtes de sexe, seulement des personnes que vous pourriez croiser à la boulangerie ou à la charcuterie du coin.

« C’est justement ce qui est excitant, m’a expliqué un amateur de porno. Le fantasme, il est là à portée de mains. Dans Jacquie et Michel, quand la fille dit « je », elle est bien réelle, c’est ma voisine de palier, la fille que je vais croiser dans le métro. Je pourrais tout à fait la brancher. Alors que quand on regarde un Marc Dorcel, on a affaire à des actrices professionnelles inaccessibles. Quand elles disent « je », c’est de la fiction, et on le sait. Ça ne fait pas le même effet ! ».

Mais qu’est-ce qui pousse une femme à se faire filmer en plein ébats ? Pourquoi accepte-elle de se déshabiller devant une caméra, de se faire caresser par un, deux ou plusieurs inconnus, de procéder à une fellation, de tenter une « double vaginale » ? Faire tout cela quand on n’est pas une actrice porno, c’est tout de même une vraie question, non ? Réponse de « l’héroïne » du porno que j’ai vu pour ce post «  j’aime le sexe, j’aime passer à la télé ! ». Deux raisons en effet…quoique.
Après tout, des émissions comme « Loft Story  » ou « Confessions intimes » ont déjà déshabillé l’âme des invités, scrutant à la loupe leur quotidien, leurs habitudes et leurs émotions, le reste n’est plus qu’affaire de vêtements. Le pas a été franchi, les esprits étaient préparés. Mais j’avoue avoir été naïve, j’y ai cru, moi, que ces filles et ces garçons étaient de vrais amateurs qui envoyaient leur candidature spontanée pour une partie de jambes en l’air ludique et tout.

 

Mais non, je me trompais. Tout n’est pas si rose dans l’univers du porno, selon une excellente enquête de l’Obs  : « C’est un vrai business, avec ses tarifs et ses règles, et qui nécessite beaucoup d’énergie, souligne Thierry Kémaco, fondateur du site porno MMM100.com et qui officie pour J&M depuis quinze ans. Trouver de nouvelles recrues prêtes à forniquer face caméra est un vrai travail ».

Sans être de vraies pros, les filles sont donc payées et, dans le meilleur des cas, elles espèrent que cela servira de tremplin à une carrière dans le X (le tiers d’entre elles). Dans le pire des cas, elles le font pour remplir leur frigo ; 300 euros vite fait bien fait, ce n’est pas cher rétribué pour brûler sa réputation.
Les hommes, eux, sont le plus souvent de vrais professionnels, il faut être capable d’avoir une érection sur commande, de tenir longtemps, de viser juste, de travailler ses positions pour une bonne visibilité…des qualités que n’ont pas forcément les acteurs novices qui perdent tous leurs moyens devant la caméra. Encore un mythe qui s’effondre !

 

Les trois coups de génie de J&M. Le premier, c’est la petite phrase qui vient ponctuer toutes les vidéos et que l’on retrouve répétée plusieurs fois comme un slogan : « On dit merci qui ? Merci Jacquie et Michel ». Elle est incrustée dans les esprits, on n’arrive plus à se l’arracher de la tête. Même l’association d’idées fonctionne, dès que l’on prononce un banal « merci qui ? » avec ou sans arrière-pensées sexuelles, il y a toujours quelqu’un pour compléter par « Merci Jacquie et Michel ».
Second coup de génie, le rituel : chaque vidéo commence tranquillement par une interview avec un caméraman qui installe les protagonistes et les met à l’aise, puis se fait oublier. Ca finit toujours par « On dit merci qui… » C’est rassurant, on sait comment ça commence, on sait comment ça finit, et au milieu, surprise surprise !

Enfin, il y a le merchandising. Des T-shirts marqués à l’effigie de J&M, des mugs, des sex-toys, des vidéos, un site… chacun peut se reconnaître comme appartenant à la même tribu avec ses raccourcis et ses private jokes.

 

Amateurs Jacquie et Michel ? Chacune de leurs vidéos est vue entre 2 et 5 millions de fois, certaines atteindraient les 15 millions de vues sur le web. Selon l’Obs, la société revendique 10,5 millions d’euros de chiffre d’affaires (en augmentation de 25 % par rapport à 2014) et un bénéfice d’environ 3 millions.

Tout est calculé au poil près dans J&M, je vous dis.

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